Vous avez probablement vu passer l’article sur l’offre d’emploi «pour femmes blanches seulement» publié par le CISSS des Laurentides.
Puisqu’ Anekdotes est une firme spécialisée en stratégie d’affaires et que cette nouvelle touche spécifiquement la fonction RH d’une entreprise, nous avons pensé qu’il serait pertinent d’inviter notre partenaire d’affaires spécialisée en RH, Cynthia Cowan, à réagir à ce sujet. Elle vous partage donc une chronique qui met en lumière les bonnes et mauvaises pratiques du domaine du recrutement, de nos jours.
Des façons de faire qui méritent, plus souvent qu’autrement, une bonne réflexion.
Bonne lecture!
DISCRIMINATION DANS LES SITUATIONS DE RECRUTEMENT
Depuis que je travaille dans les ressources humaines, spécifiquement dans le domaine du recrutement, je ne peux faire autrement que de constater que la discrimination est présente. Le cas de l’offre d’emploi « pour femmes blanches seulement », au CISSS des Laurentides pour l’hôpital de Saint-Eustache n’est tristement pas un cas isolé. La différence, c’est qu’ils ont osé l’écrire noir sur blanc.
Avant de démarrer Académie GRH, j’ai travaillé pour Randstad, une grande agence de placement. Plusieurs clients me demandaient de recruter des « Tremblay », bref des candidats au nom de famille à sonorité très québécoise.
Par chance, ni Randstad ou aucun autre employeur pour lesquels j’ai travaillé n’ont endossé cette pratique. Peu importe leur nom ou leur origine, nous estimons que chaque candidat a une chance égale de décrocher un poste à la hauteur de ses qualifications.
Mon réflexe a toujours été de faire répéter au client sa demande dans le but de lui faire réaliser que cette dernière est discriminatoire. À l’aide de techniques de service client, je recadrais les demandes et éduquais mes clients sur les meilleures pratiques en matière de recrutement.
Par la suite, je suis devenue formatrice pour tous les recruteurs de l’entreprise. Je me suis fait un devoir d’enseigner les meilleures pratiques concernant les demandes de client qui aurait pu être contradictoire avec nos lois et règlements.
Peu importe le contexte, le recruteur doit se baser sur des critères objectifs tels que les qualifications, les compétences et les références d’emploi du candidat pour effectuer un choix. Tous les autres critères liés à l’origine sociale, à la religion, à la langue maternelle, à la famille et à tout autre critère de ce genre sont discriminatoires et il est illégal d’utiliser ces critères en matière de recrutement. C’est pour cette raison que, dans le cas mentionné plus haut, la Commission des droits de la personne « se promet d’intervenir » (La Presse, 2021).
Lorsqu’un gestionnaire demande à un recruteur de faire une démarche de recrutement avec ce type de critères, il est du devoir du recruteur d’éduquer son client, même si la demande provient d’un gestionnaire interne de l’entreprise. Au besoin, il faut revoir la description de poste et les réelles compétences et qualifications requises pour qu’une candidature soit considérée.
La diversité est bénéfique
Parfois, il est question de culture d’entreprise… Mais il faut savoir que ce qui était accepté par le passé ne l’est plus nécessairement aujourd’hui. Les entreprises adoptent de plus en plus des valeurs de diversité et d’inclusion. Il y a plusieurs avantages à former les gestionnaires et les employés sur les meilleures pratiques. Ce type de formation permet aux membres d’une même entreprise d’identifier leur biais de perception, à apprécier les différences, à mobiliser les troupes vers un objectif commun et à favoriser la marque employeur.
Selon un rapport sur la diversité et l’inclusion au Canada publié par Deloitte en 2014, bien que les talents se font de plus en plus rares, le phénomène de diversité et d’inclusion en entreprise est relativement nouveau pour la plupart des entreprises canadiennes. « Nous avons été étonnés par les résultats, car près de la moitié des participants canadiens au sondage (49 %) ont indiqué que leur entreprise n’avait commencé à déployer des efforts en matière de diversité et d’inclusion non fondés sur la conformité qu’au cours des cinq dernières années », précise le rapport.
- 80 % des DRH et dirigeants considèrent que la diversité et l’inclusion se révèlent être des avantages compétitifs.
- Les entreprises engagées dans une démarche d’inclusion ont près de 60 % de chances supplémentaires de voir leurs profits et leur productivité augmenter et d’avoir meilleure réputation.
- 57% des 18-34 ans estiment que leur entreprise devrait accroître la diversité et l’inclusion sur le lieu de travail.
En terminant, nous vous invitons à consulter la série de capsules vidéos de la campagne #RecruterSansDiscriminer de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.
Cynthia Cowan, CRHA, Adm.A
Présidente
Académie GRH